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Le coup du cavalier

Septembre 1887, Giovanni Bovara, fonctionnairechargé de collecter un impôt sur les grains moulus, arrive à Vigàta. Né dans cettecité sicilienne, il a déménagé quand il avait trois mois avec sa famille à Gênes oùil a grandi et étudié. Il pense donc en génois et peine à comprendre le dialectesicilien. Ses deux prédécesseurs ont été tués, et très vite, il va se retrouver enbutte aux tentatives de corruption et aux intimidations des puissants du lieu,l’intendant des finances, le chef de police, le chef mafieux, le grand propriétaireterrien, qui tous complotent pour s’enrichir sans verser un sou à l’État.Après être tombé dans les rets amoureux d’une veuve ardente, il est victimed’une machination et se voit accusé du meurtre d’un prêtre libidineux. Jetéen prison, il se met soudain à parler en sicilien et, refusant désormais des’exprimer autrement, il se réapproprie le mode de penser de l’île, ce qui valui permettre de reconquérir sa liberté, en utilisant une tactique tortueuse biensicilienne qu’on peut comparer au "coup de cavalier" aux échecs. Encore une fois, Camilleri se réapproprie unévénement réel du passé de son île pour le transposer dans sa Vigàta imaginaire,cité emblématique de toute la Sicile. Encore une fois, l’habile scénariste agenceune intrigue subtile, encore une fois l’écrivain humaniste nous offre une galerie depersonnages hauts en couleur, encore une fois le passionné de la langue nous éblouitd’un feu d’artifice de vocables grotesques, graveleux, poétiques. Encore unefois, on en redemande. Rendre en français les étincelles provoquéespar le frottement d’univers mentaux et linguistiques si divers est un sacré paripour le traducteur qui, cette fois, s’est fait aider par une spécialiste du génois.Mais on connaît les éloges que son travail sur les précédents titres lui a déjà valudans la presse.





Last modified Saturday, July, 16, 2011